Ren Han | Chez Tante Martine

La Bibliothèque de Ren Han

20.09.2020-01.10.2020

Dès qu’il a posé ses valises en résidence chez Tante Martine, Ren Han s’est senti « comme à la maison ». Il a immédiatement saisi l’atmosphère si singulière d’Yishu 8, fidèle aux racines profondes de la culture chinoise et à l’art de vivre français. Lui qui a grandi à Tianjin et qui vit depuis sept ans en France, affectionne la bibliothèque du salon où les livres français côtoient des objets chinois déposés sur les étagères.

Détails sur les gravures des oiseuax.

Ambrine Lazreug-Didier

Pour Ren Han, les livres portent en eux les traces de ses années d’études en Chine au début des années 2000, où les ouvrages occidentaux n’étaient accessibles que sur le « marché noir ». Des livres abîmés et délaissés qu’il se procurait secrètement comme des produits illicites.

A Yishu 8, l’artiste a fait naître une œuvre en faisant renaître des livres. Il a chiné des livres usés chez les bouquinistes parisiens, pour leur faire une place dans la bibliothèque de Tante Martine. Sur ces livres, il a gravé des oiseaux, s’inspirant de la peinture Grue de bon augure au-dessus du Palais de l’Empereur Song Huizong (XIIème siècle).

Ren Han travaille sur les livres.

Grues de bon augure au-dessus du palais impérial, Empereur Song Huizong

Les grues à couronne rouge, symbole de fidélité et de longévité en Chine se sont transformées en pigeons parisiens. Mais de la grue au pigeon, Ren Han ne retient que la figure de l’oiseau porteur d’un message, du voyageur qui transmet des mots comme les livres transmettent des histoires. Le livre, objet de culture, ainsi sculpté, décapé et strié devient l’empreinte d’un récit qui ne cesse de s’écrire entre la France et la Chine.

Dans cette installation l’artiste a souhaité rendre hommage à Yishu 8, et à sa mission de dialogue culturel et artistique franco-chinois. Ainsi, Ren Han suggère « à ceux qui sauront le voir » l’envol de ces colombes qui propage la paix et renforce des amitiés que la distance éloigne.